Les Karen sont l’une des principales minorités d’Asie du Sud-Est continentale, anciennement répartie le long de la chaîne montagneuse qui sépare aujourd’hui la Thaïlande de la Birmanie. En Thaïlande, les Karen (400 000) sont appelés « Kariang » par les Thaïs du centre et « Yang »ou « Nyang » par les Thaïs du Nord. Ils constituent l’une des plus anciennes minorités montagnardes du pays. Ils sont représentés par trois principaux sous-groupes : les Sgaw,les Pwo et les Bwe (ces derniers sont en très petit nombre dans la province de Mae Hong Son). En Birmanie ils sont six millions.
Le karen a été transcrit en 1832 par un missionnaire baptiste Le Dr Jonathan Wade qui utilisa l’alphabet birman pour traduire les sons et compléta à l’aide de symboles pour les lettres qui n’avaient aucun équivalent en birman.
L’ensemble des groupes karen est réparti sur quinze provinces tout au long de la frontière occidentale avec la Birmanie. Depuis le nord de la province de Chiang Rai jusqu’à l’Isthme de Kra, les Sgaw dominent.
La plupart sont venus de Birmanie au cours des trois derniers siècles, par vagues de migration successives. Leur implantation dans les montagnes au nord-ouest de la Thaïlande est principalement la conséquence des différents conflits qui les ont opposés aux Thaïs et surtout aux Birmans au cours de leur histoire.
Leurs villages sont proches de source d’eau et entourés de forêts. Leurs maisons sur pilotis en bois et en bambou sont vastes. Les Karen cultivent le riz sur brûlis en montagne et en plaine en casier inondé. Certains ont été convertis au christianisme par des missionnaires occidentaux, d’autres sont bouddhistes, mais tous sont animistes. Ils vénèrent l’esprit du riz comme celui de l’eau élément indispensable à la riziculture. Certains villages ont des interdits comme celui d’élever des poulets et des cochons. Voir article sur le culte chamanique karen. La tradition de chiquer le bétel est encore très pratiquée. Les Karen sont réputés pour être de bons cornacs.